La trottinette électrique envahit peu à peu les rues, si bien qu’un nouveau service en rapport avec ce moyen de transport est apparu. Il s’agit du métier de « juicer » ou « chargeur de trottinette ». En effet, ces engins électriques doivent avoir leur batterie pleine s’ils veulent servir leurs utilisateurs efficacement.
La montée en popularité de la trottinette
La trottinette n’est plus un simple jouet d’enfant. Désormais, même les adultes s’en servent comme moyen de locomotion. Ceci est surtout dû à la pose de moteur fonctionnant avec une batterie au Lithium sur ce genre d’engin. La trottinette électrique peut même atteindre 25 km/h pour certains modèles. Sa popularité vient surtout de sa simplicité d’utilisation. En effet, il suffit de travailler son équilibre pour pouvoir rouler sur le véhicule. De plus, il est plus facile d’accéder à certains endroits à l’aide de ce véhicule. Il n’y a pas non plus d’entretien particulier à effectuer sur ce véhicule. Tout ce dont il faut se soucier c’est le niveau de charge de la batterie qui pourrait empêcher son utilisation.
Il est aussi possible d’utiliser une trottinette sans avoir à en être le propriétaire. De nombreux services de location lancés par des start-ups proposent ce type de service. Des reproches peuvent malgré tout lui être faits à commencer par le port de protection non obligatoire. De plus, bien que son utilisation ne soit pas polluante, elle ne favorise pas vraiment l’exercice comparé à une bicyclette. Cependant, cela peut s’expliquer par le fait que ce véhicule est surtout fait pour parcourir de courts trajets. Les problèmes concernant l’absence de législation en rapport à son utilisation seront quant à eux, réglés dans un futur proche.
Le développement du métier de juicer
De grandes compagnies spécialisées dans le déplacement sur trottinette proposent actuellement un service de location de ce type d’engin. Tout individu souhaitant se servir de ce moyen de transport peut de ce fait faire appel à l’un de ces services pour avoir accès à une trottinette où qu’il soit.
À l’aide d’une application dédiée, il suffit de géolocaliser une trottinette et de payer pour la débloquer. Pour le cas de Lime, une start-up américaine spécialisée dans le secteur, vous n’aurez qu’à débourser 1 euro. Les frais de location s’élèveront ensuite à 15 centimes par minutes et 2,5 euros toutes les 10 minutes. Lorsque vous n’aurez plus besoin du véhicule, il vous suffira de le garer à un endroit dédié. Mais étant donné que le nombre de trottinettes en circulation ne cesse d’augmenter, les trottoirs se retrouvent envahis par ces véhicules.
Par ailleurs, ces derniers auront également besoin d’être rechargés après chaque utilisation afin que le prochain usager puisse atteindre sa destination sans problème. Certaines compagnies comme Lime ont donc décidé d’engager des personnes pour effectuer la recharge des trottinettes, ce sont les juicers.
Pour avoir accès à ce travail, il suffit de postuler en ligne. Vous aurez ensuite à effectuer un test durant lequel vous devrez appliquer vos connaissances sur les techniques de récupération des trottinettes avant de les recharger. Le rôle des juicers consiste à les ramasser et à les emmener dans un lieu où elles seront rechargées avec des outils spécifiques. Une fois la recharge effectuée, les trottinettes devront être garées à des endroits précis.
Les juicers gagnent entre 5 à 10 euros selon certains critères. Plus la distance qu’il faudra effectuer pour le ramassage est grande dans ce cas, plus la rémunération sera importante. La durée que prend la recharge d’un appareil peut aussi influer sur le coût final. De plus, le gain total se fera en fonction du nombre de trottinettes ramassées et chargées. C’est pour cette raison que chaque juicer doit traiter le plus de véhicules possible afin de rentabiliser son affaire. Certains juicers témoignent qu’en combinant ce petit boulot avec un travail à temps complet, ils peuvent réaliser des gains considérables. D’autres cependant peinent à avoir des revenus acceptables.
Les difficultés du métier
La concurrence est rude, si bien qu’il est nécessaire d’augmenter le rythme de travail sans pour autant espérer une véritable amélioration des gains. Si au début, la rémunération pour la recharge d’une trottinette s’élevait à 20 euros, la montée en force des nouvelles start-ups dans le secteur l’a réduite de moitié.
Certains juicers n’hésitent pas à louer des véhicules pour le transport et des locaux pour entreposer les trottinettes à recharger. Pourtant, ils devront également gérer les frais d’essence liés aux transports des trottinettes et les factures d’électricité seront à leurs charges. À ce moment, les bénéfices pourraient être insuffisants.
Il n’y a pas que les auto entrepreneurs chargeurs de trottinettes qui rencontrent des difficultés. Les entreprises qui font appel à leurs services souffrent également. Face à une concurrence grandissante dans le secteur de la location de trottinettes, les faibles bénéfices engendrés ne suffisent plus à rentabiliser l’affaire. Ces derniers doivent parfois servir à réparer les véhicules endommagés ou à remplacer les trottinettes qui ont été volées.
Afin de surmonter ce déficit, certaines sociétés telles que Lime se lancent à la recherche de particuliers intéressés par le métier de juicer. Ce sont surtout les jeunes qui sont incités à faire ce travail. C’est un moyen pour eux de se faire un peu d’argent en vue d’arrondir leurs fins de mois. Cependant, il faut disposer d’un statut légal d’auto entrepreneur pour effectuer ce travail, car il offre une véritable rémunération. Ce statut est différent de celui de salarié, mais les revenus peuvent être imposables. Quelques démarches administratives seront donc à effectuer.
La possession d’un véhicule de transport peut aussi être requise afin de transporter les trottinettes dans un lieu approprié. En effet, la pratique qui consiste à entasser ces véhicules dans la rue afin de les recharger est de plus en plus bannie par certaines localités. Cette manière de procédé ne fait effectivement qu’encombrer les trottoirs et gêne les passants.
Par ailleurs, des individus qui effectuaient leurs recharges sur les pistes cyclables à l’aide de générateur à essence ont été filmés. Ces personnes n’hésitent pas à enfreindre certaines règles afin de recharger un maximum de véhicules. En effet, s’ils utilisaient un dispositif de recharge officiel cela leur prendrait toute une nuit. De plus, ils seraient obligés d’effectuer un déplacement en partant du point de ramassage vers le point de recharge. C’est pour cela qu’ils cherchent des moyens pour booster leurs revenus.
Les municipalités attendent une prise de responsabilité de la part des entreprises qui emploient ces juicers qui semblent troubler l’ordre public. Paris avait déjà réagi en interdisant le stationnement des trottinettes en libre-service sur les trottoirs. D’autres mesures pour réfréner le désordre entrainé par les trottinettes verront bientôt le jour.